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Grève générale à la Manu

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La Première Guerre mondiale a changé les mentalités. Des réformes sociales sont mises en œuvre que la crise économique remet en cause.

Les ouvriers anciens combattants, mutilés et victimes de guerre sont naturellement les premiers bénéficiaires de nouveaux droits en vertu de la loi du 31 mars 1919 (soins gratuits, réforme des pensions…).

Le ministre Albert Thomas envisage une participation du personnel à la gestion de l’établissement.

Les difficultés de logement des ouvriers recrutés durant la guerre font avancer l’idée d’habitat social.

Le directeur participe à la mise en place d’un office public d’habitation à bon marché (ancêtre des HLM) et à la création de cités-jardins et de jardins ouvriers dans le cadre de la loi de 1912 appliquée en fait après la guerre.

Semaine de 40 heures et congés payés

Ces avancées sont portées par l’unité syndicale. Des militants de la manufacture tels qu’Émile Grandin et Albert Giraudeau forment en 1925 un groupement des forces syndicales, les « Amis de l’Unité ».

Les salariés veulent voir leur qualification reconnue ; déjà le statut d’après 1945 s’élabore.

S’appliquent également les nouvelles lois sur les assurances sociales de 1928-1929 (maladie, maternité, vieillesse, invalidité, décès) et la mise en place d’un service social.

Le service médical établi depuis 1897 rembourse désormais les soins de médecins spécialistes et les frais de déplacement.

Cependant, au début des années 1930, la Manu n’est pas épargnée par la crise économique.

Non seulement la masse d’assistance est en déficit mais en 1934 le maréchal Pétain, alors ministre de la Guerre, instaure la retraite anticipée pour dissimuler les suppressions d’emplois, et le gouvernement de Laval supprime les compléments de salaire pour les ouvriers en instance de pension.

Ces mesures ajoutées à l’émeute parisienne des ligues d’extrême droite du 6 février 1934 mobilisent le personnel : le 12 février, 800 ouvriers se rassemblent au Splendid Cinéma à l’appel du Comité antifasciste.

Semaine des 40 h et congés payés

En juin 1936, la Manu ne connaît pas de mouvements sociaux de grande ampleur mais les travailleurs de l’État appuient ceux du secteur privé et des entreprises nouvellement nationalisées.

Avec eux, ils profitent de la semaine de 40 heures et des premiers congés payés. Le syndicat de la manufacture prend en charge en partie l’accueil de réfugiés républicains espagnols.

Mais l’horizon s’assombrit lorsque le président du Conseil, Édouard Daladier, suspend les acquis de 1936 déclenchant la grève générale du 30 novembre 1938 et les premières révocations. Moins d’un an plus tard, sonne l’heure d’une nouvelle mobilisation…

Marie-Claude Albert

Marie-Claude Albert, Pierre Bugnet, David Hamelin et Patrick Mortal ont publié en septembre dernier (chez Geste Editions) un ouvrage imposant sur l’histoire des hommes qui ont fait la Manu.

La rédaction châtelleraudaise de La Nouvelle République/Centre Presse a décidé de consacrer à cette bible, jusqu’au mois de juin prochain, une série d’articles signés des deux auteurs châtelleraudais Marie-Claude Albert et Pierre Bugnet.

Ces chroniques hebdomadaires sont également relayées ici, sur Zoom Arrière.

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